Dans de nombreux villages altiligériens, il y avait jadis une « Demoiselle de l’instruction » encore appelée Béate qui vivait dans une maison dénommée l’Assemblée.
La béate était une femme célibataire, non religieuse mais placée sous la responsabilité du curé. Elle était chargée d’enseigner le catéchisme, mais aussi d’apprendre à lire, écrire et calculer. Elle enseignait également l’art de la dentelle aux femmes et aux jeunes filles. Plus rarement, la béate pouvait donner quelques soins aux malades.
Cette pratique se répandit dans tous les petits villages et hameaux, à charge aux habitants de fournir à la béate le logis et le couvert. Souvent, une construction spécifique, généralement petite avec un étage, a été construite et meublée sommairement (lit clos, armoire, table et chaise). Ces maisons s’appellent des « assemblées ».
On en voit encore et on les reconnaît à la cloche située au-dessus de la porte. Aucune autre maison ne peut prétendre en avoir une. La cloche permettait, en l’absence d’église, de sonner l’angélus et permettait de rassembler les enfants pour l’instruction.
Les béates étaient très nombreuses en Haute Loire (près de 900 béates en 1880) et ont eu un impact considérable par leur présence permanente et l’élargissement de leur action. Elles ont notamment servi d’intermédiaire entre les dentellières et les patrons du Puy.
Lors de l’instauration de l’école publique à la fin du XIXe siècle, des conflits très importants ont eu lieu. Les lois Jules Ferry ôtèrent aux béates le droit d’enseigner et signèrent la fin de cette institution.
Les dernières béates œuvraient encore dans les années 1930.